Marcelline Desbordes-Valmore

Née à Douai en 1786, fille d'un peintre en armoiries devenu cabaretier et ruiné par la Révolution française,elle part avec sa mère en Gadeloupe. Marcelline est comédienne. Sa mère décéde de la fièvre jaune et Marcelline, âgée de 16 ans revient en métropole, à Douai, elle jouera au théâtre à Lille et à Douai.

         En 1819, elle publie son premier recueil de poèmes:"Elégies, Marie et romances"; en 1824, parution des "élégies ep poésies nouvelles", en 1823, "les pleurs, en 1839, "pauvres fleurs",, "bouquets et prières".

         Son style lyrique et hardi est remarqué, elle obtient une pension royale sous Louis-Philippe. Reconnue par Balzac, Verlaine, Baudelaire, sa poésie est romantique; on lui doit l'invention du rythme des onze syllabes entre autres....
Elle connut un regain d'intérêt en 1996, lorsque Julien Clerc mit en musique son poème, "les séparés".    

                                                                Les séparés

N'écris pas. Je suis triste, et je voudrais m'éteindre.
Les beaux étés sans toi, c'est la nuit sans flambeau.
J'ai refermé mes bras qui ne peuvent t'atteindre,
Et frapper à mon coeur, c'est frapper au tombeau.
N'écris pas !

N'écris pas. N'apprenons qu'à mourir à nous-mêmes.
Ne demande qu'à Dieu... qu'à toi, si je t'aimais !
Au fond de ton absence écouter que tu m'aimes,
C'est entendre le ciel sans y monter jamais.
N'écris pas !

N'écris pas. Je te crains ; j'ai peur de ma mémoire ;
Elle a gardé ta voix qui m'appelle souvent.
Ne montre pas l'eau vive à qui ne peut la boire.
Une chère écriture est un portrait vivant.
N'écris pas !

N'écris pas ces doux mots que je n'ose plus lire :
Il semble que ta voix les répand sur mon coeur ;
Que je les vois brûler à travers ton sourire ;
Il semble qu'un baiser les empreint sur mon coeur.
N'écris pas !

Marceline Desbordes-Valmore









L'hôtel du dauphin XVIIIème siècle