La Piscine à Roubaix présente une exposition sur le groupe Bloomsbury, qui était ce groupe, wikipédia nous en donne quelques explications; j'ai été surpris d'apercevoir la photographie de Keynes, l'économiste, à l'entrée de l'expo qui par ailleurs est très intéressante, j'ai apprécié certaines œuvres et le courage d'un couple parisien d'âge mûr venu en moto de la Capitale, du moins je suppose, puisqu'ils avaient leurs casques à la main....
Le Groupe de Bloomsbury provenait essentiellement de familles où l'on exerçait une profession et qui appartenaient aux couches supérieures de la classe moyenne. Si quelques-uns — E. M. Forster, Virginia Woolf et Vanessa Bell — disposaient de revenus qui assuraient leur indépendance, d'autres, comme Lytton Strachey, Leonard Woolf, les MacCarthy, Duncan Grant et Roger Fry, avaient besoin de travailler pour vivre. Clive Bell seul pouvait être qualifié de riche. Hormis Duncan Grant, tous les membres masculins du Bloomsbury des débuts étaient passés par Cambridge, à King's College ou à Trinity College. C'est à Trinity qu'en 1899 Lytton Strachey, Leonard Woolf, Saxon Sydney-Turner et Clive Bell étaient devenus de grands amis de Thoby Stephen, lequel les présenta à Londres à ses sœurs Vanessa et Virginia ; c'est ainsi que le groupe de Bloomsbury vit le jour. Tous les anciens de Cambridge, mis à part Clive Bell et les frères Stephen, étaient membres d'une société secrète réunissant des étudiants du premier cycle et connue sous le nom de « Cambridge Apostles » ; c'est là qu'ils rencontrèrent leurs aînés, comme Desmond MacCarthy et Roger Fry aussi bien que E. M. Forster et J. M. Keynes, qui tous venaient de King's College.
Cinq amis de Cole participaient avec lui au canular : l'écrivain Virginia Stephen (la future Virginia Woolf, son frère Adrian Stephen, Guy Ridley, Anthony Buxton et l'artistr Duncan Grant ; ils s'étaient déguisés en se noircissant la peau et en s'affublant de turbans. C'était ce déguisement qui gênait le plus, du fait qu'il était impossible à la « famille royale » de manger quoi que ce fût sous peine de faire partir le maquillage. Adrian Stephen avait pris le rôle de « l'interprète ».
Le 10 février1910, l'affaire commença. Cole fit envoyer par un complice un télégramme au HMS Dreadnought, à ce moment amarré à il exigea un train spécial pour Weymouth. Le chef de gare mit à sa disposition une personne habituée à recevoir les hautes personnalités.
À Weymouth, la marine accueillit les princes avec une garde d'honneur. Le message indiquait que le navire devait se tenir prêt à recevoir la visite d'un groupe de princes abyssins et il était signé (faussement bien sûr) par le sous-secrétaire au Foreign Office, sir Charles Hardinge.
Cole avec son entourage se rendit à la gare de Paddington à Londres ; là il affirma qu'il était « Herbert Cholmondeley » du Foreign Office et sement, personne n'avait trouvé un drapeau abyssin, si bien que la Royal Navy se résolut à utiliser celui de Zanzibar et à jouer l'hymne national zanzibarien. Les illustres visiteurs ne parurent pas s'en apercevoir.
Les membres de la délégation inspectèrent la flotte. Ils distribuèrent des papiers imprimés en swahili et se parlèrent entre eux en latin de cuisine. Pour montrer leur admiration, ils lançaient à haute voix des mots qu'ils inventaient. Ils demandèrent des tapis de prière et distribuèrent de fausses décorations militaires à certains officiers. Un officier qui connaissait à la fois Cole et Virginia Stephen manqua de peu de reconnaître un des deux, peut-être parce qu'il avait entendu le fort accent allemand de l'interprète, mais il se contenta de se demander, inquiet, si un espion allemand n'était pas monté à bord.
Quand ils furent revenus dans le train, Anthony Buxton éternua, ce qui fit s'envoler ses fausses moustaches, mais il réussit à les remettre avant que ce fût remarqué. Cole déclara au chef de train que ce dernier ne pourrait servir à déjeuner à la famille royale que s'il portait des gants blancs. C'était, bien sûr, pour éviter tout problème avec le maquillage.
De retour à Londres, ils révélèrent la ruse en envoyant une lettre et une photo du groupe au Daily Mirror. Ridiculisée pendant un court moment, la Royal Navy exigea l'arrestation de Cole. Cependant, Cole et ses complices n'avaient enfreint aucune loi. La Marine envoya deux officiers pour bâtonner Cole en punition, mais ce dernier fit valoir que c'étaient eux qui auraient dû recevoir des coups de bâton pour s'être laissé tromper les premiers.